Le meilleur moyen est de passer par ton réseau (anciens camarades de la Fémis) pour qu'ils te donnent des coordonnées de 1ers assistants avec lesquels ils ont travaillé. Quand tu contactes un 1er assistant en passant par une connaissance commune, c'est beaucoup plus facile (ceux qui ont leur mail sur le site de l'AFAR reçoivent apparemment quelques dizaines de CV par semaine...)
Sinon, les tournages bénévoles ne sont pas forcément une mauvaise idée. Pour moi, le travail d'assistant a été une reconversion à 39 ans. Avant je travaillais dans le cinéma d'animation comme directeur de prod et j'ai eu envie de changer d'air. Une petite formation AFDAS plus tard, je me suis retrouvé sur le marché début 2014. J'ai vite réalisé que mon carnet d'adresses animation ne me servirait à rien, et qu'il faudrait repartir de zéro.
Ce métier ne s'improvise pas, et le boulot sur des courts métrages bénévoles permet de se faire une expérience. J'ai commencé par le tout-venant sur cineaste.org (les premiers projets étaient bien foireux mais il faut bien commencer quelque part), puis on a commencé à me rappeler pour des films certes bénévoles, mais plus sérieux. Le GREC, par exemple, subventionné par le CNC, produit pas mal de courts métrages chaque année avec un budget moyen de 17000 Euros, ce qui n'est pas si mal. Le court permet de tester pas mal de styles, de développer une méthodologie, et bien sûr de se faire un carnet d'adresses. Même quand tu es sur un film bénévole, il faut donner le maximum, rester zen, ne pas compter tes heures, puisque tu sera jugée sur ton boulot. Si tu te noies ou pètes un câble sur un court métrage à 8000 euros avec une équipe de 20 personnes, on n'aura pas envie de te confier une pub à 300 000 euros avec 60 personnes.
Après un ou deux tournages pour te mettre dans le bain, il faut commencer à sélectionner les projets, en étant le plus qualitatif possible. La présence d'une vraie prod derrière (ou au moins d'un vrai directeur de prod, qui manque souvent sur les projets bénévoles) est un excellent critère. Ca te garantit des équipes de qualité, et surtout des gens qui bossent aussi sur des prods payées et qui pourront te rappeler. C'est ce qui m'est arrivé, un dir prod avec qui j'ai fait un court me fait maintenant régulièrement bosser en pub, et m'a présenté un premier assistant qui me fait un peu bosser aussi. Seule exception: les réalisateurs. Si tu fais leur court, tu ne feras jamais leur long. Ca semble être une règle intangible (pour toute l'équipe, et pas seulement pour les assistants réa).
Ensuite, il faut être patient(e) et persévérant(e). Quand je fais le bilan après 25 mois sur le marché:
Bref, 5 tournages payés sur 19. Ca ne fait pas beaucoup, mais tous les plans payés datent des 9 derniers mois, et ça s'accélère. Les perspectives ne sont pas encore radieuses, mais j'ai pas mal de pistes encourageantes. Quand je discute avec des assistant(e)s qui ont fait la même formation que moi, et sont aussi trop vieux pour entrer dans le métier comme stagiaires, c'est le même son de cloche. Il faut compter 2 à 3 ans pour commencer à ne vivre que de son métier.
Ca veut dire aussi que j'ai bossé les 16 premiers mois comme assistant sans percevoir un centime. Mes indemnités intermittentes provenant de ma carrière dans l'animation se sont vite évaporées, et j'ai même passé quelques mois au RSA. J'ai souvent été découragé, en me disant que je n'y arriverais jamais, mais c'est un métier que j'adore, et la seule chose dont on peut être sûr c'est qu'on n'y arrivera pas si on abandonne. Ceux qui restent, ceux qui arrivent à se faire une place, sont ceux qui persévèrent malgré le découragement. Après, il faut réussir à survivre financièrement pendant la période de "bizutage". De mon côté ça a été beaucoup de figuration, et l'exercice de mon ancien métier (directeur de prod animation) en tant que consultant. Ca m'a permis de rester libre d'accepter un tournage à tout moment, contrairement à un travail à mi-temps dans un bar par exemple. Les apprentis intermittents qui ont un travail alimentaire trop régulier ont souvent du mal à développer une activité dans le métier qui les intéresse car ils ne sont pas assez dispo. Il faut vraiment savoir quelle est ta priorité.
Pour celles et ceux qui ont commencé directement après l'école, la voie a sans doute été plus facile: stagiaire, 3e, 2e, 1er. Le 3e assistant étant de plus en plus souvent un stagiaire d'ailleurs. Pour celles et ceux d'entre nous qui ne peuvent pas passer par la case stage, le court métrage bénévole reste une voie possible, bien que plus ardue. Il faut s'accrocher! Et puis c'est quand même le plus beau métier du monde, et ça personne ne peut nous l'enlever!
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